Critique : Le Sortilège de Cendrillon

ATTENTION SPOILERS !!

Vu il y a quelques années, au moment de sa sortie à vrai dire, ce (Le) Sortilège de Cendrillon fut en effet, une des rares suites Disney a m'avoir plu. Le Sortilège de Cendrillon n'est en fait pas la première suite inspirée par le chef-d'œuvre de 1950, puisqu'une première et regrettable suite avait d'abord vu le jour en 2002, elle qui brillait par son inutilité : Cendrillon 2 : Une vie de princesse. Oubliez bien sûr ce second opus, le troisième étant étonnamment plus intéressant, s'avérant même satisfaisant.

Synopsis :

Anastasie dérobe la baguette magique de la bonne fée et la donne à sa mère qui réussit le tour de force d'obtenir les pleins pouvoirs de sorcière. Cette dernière prépare un mauvais tour à Cendrillon....

source : www.allocine.fr

Le concept de base en lui-même était prometteur, et bien que les suites Disney aient très mauvaise réputation, ce long-métrage a vite attisé la curiosité. Voir un méchant triompher dans un Disney est hélas impossible, la maison aux grandes oreilles étant maladivement prôneuse de l'utopie ; mais Le Sortilège de Cendrillon opte lui pour le choix suivant : nous faire languir en nous montrant ce à quoi ressemblerait un méchant Disney arrivant presque à ses fins.

Cendrillon vit paisiblement sa dolce vita, jusqu'à ce que les ennuis recommencent quand Anastasie réussit à dérober la baguette magique de la fée marraine de Cendrillon, et que cette dernière, faisant part de sa trouvaille peu commune à sa mère, permet à celle-ci de s'en servir pour se venger de Cendrillon. La méchante belle-mère remonte alors le temps, et avec les pouvoirs de la baguette, fait en sorte que le soulier de verre aille à sa fille Anastasie. Notons tout d'abord, que forcément, Anastasie a du coup une place assez importante dans le film, à l'égal de Cendrillon, et qu'elle - à titre personnel - s'avère plus intéressante que Cendrillon. Anastasie dévoile une nouvelle facette de sa personnalité dans cet opus, où on la retrouve assagie, jusqu'à devenir touchante et même très attachante.

Le long-métrage est tout de même, évidemment centré sur Cendrillon, qui nous fait suivre sa quête désespérée vers son ex-prince - ce dernier ensorcelé, pense vouloir épouser Anastasie. Mais curieusement, les péripéties de Cendrillon tentant de reconquérir son prince nous transporte guère ; regardant un film Disney, nous savons pertinemment en tant que spectateurs que l'intrigue se cloturera sur un dénouement heureux comme le veut la tradition Disney. Je me suis personnellement plus intéressé à l'histoire d'Anastasie, qui m'a finalement semblé mériter davantage le titre de : personnage principal. On connaît tous l'histoire de Cendrillon, et même si dans cette suite, cette intrigue culte prend une tournure différente, qui, de toute façon, bénéficiera d'un happy end, j'ai trouvé plus captivant de découvrir un peu plus cette Anastasie, trop souvent résumée à une simple garce sadique et sans cœur. Dans Le Sortilège de Cendrillon, le personnage emblématique révèle un aspect plus tendre et humain de son caractère, bien qu'elle et sa mère se jouent de la magie pour assouvir leurs souhaits. Au début du film, Anastasie jubile à l'idée de pouvoir enfin satisfaire ses rêves de vie de château, avant de constater que la magie ne peut remplacer le véritable amour, ce qui laisse également aux spectateurs, l'occasion de subir la folie de sa mère rongée par une rancune non légitime.

La méchante belle-mère va jusqu'à donner à Anastasie l'apparence de Cendrillon pour assouvir sa soif immodérée de vengeance, ce qui n'aboutira finalement à rien, Anastasie voulant « être aimée pour ce qu'elle est ». Le personnage de Cendrillon et sa quête s'avèrent peu prenants dans cet opus, la motivation principale du spectateur - du moins ce qui était la mienne - étant de savoir - bien qu'il y aura forcément un dénouement heureux en faveur de Cendrillon - ce que deviendrait Anastasie.

Déçue de voir que la magie ne fera pas en sorte que le prince l'aime réellement, Anastasie préfère contrer les plans de sa mère, n'ayant nullement envie d'épouser le prince avec l'apparence de Cendrillon. Comme vous l'aurez compris, pour Cendrillon tout rentrera de nouveau dans l'ordre, et tant mieux pour elle, mais qu'arrivera-t-il à Anastasie ? Et bien cette dernière, ayant révéler une nature plus attentionnée, aidera Cendrillon et ses amis à se sortir du pétrin, mais celle-ci n'aura hélas toujours pas droit à son happy end. A croire que pour Disney, il faut forcément être jolie comme un cœur, savoir danser, etc... pour goûter au bonheur, Anastasie s'est bien calmée mais « si tu n'es pas jolie, oublie le ils vécurent heureux pour toujours » - c'est ironique bien sûr. Tout cela est bien dommage, j'aurais bien fait un bout de chemin de plus avec Anastasie pour contempler son possible bonheur trouvé, mais non, la moche a aidé la belle blonde, elle doit donc se contenter d'être considérée comme « plus gentille ». Continue d'y croire Anastasie, bien que ce n'est pas demain la veille que Disney daignera illustrer le dénouement heureux d'une fille physiquement anodine...! Toutes les « bombasses » ne réussissent pas dans la vie, réfléchis-y Mickey !

Un mot sur les personnages secondaires ; notons une Javotte trop peu exploitée, un prince un peu moins potiche, un roi un tantinet foufou - j'aime - et un Grand Duc toujours sympathique, tout comme les souris et la fée marraine ! Relevons également les chansons, plutôt réussies, mention au morceau d'introduction !

Dans l'ensemble, Le Sortilège de Cendrillon est un bon divertissement, bien rythmé et qui réussit tout de même à nous faire passer un bon moment, malgré ses défauts. Je vous laisse essayer.

Lewis