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Lewis critique...
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9 mai 2015

Méchants Disney : Cultes à tout prix ?

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Nous avons tous en tête ces méchants, aux traits caricaturaux, marquants, amusants, aux mimiques et aux attitudes uniques pondues par Disney. Il faut avouer, qu’en matière de méchants, Disney a su durablement s’imposer, et ce, à presque en devenir une référence en la matière.

À travers les décennies, le génie de Disney a su faire découvrir au public, des méchants devenus incontournables. Que les films dont ils proviennent aient vingt, dix, ou cinquante ans, on a tous en mémoire ces personnages qui se positionnent de manière intrigante entre l’inquiétant et le fascinant. Disney a-t-il donc une recette secrète ? Y’a-t-il une formule magique pour pondre un méchant culte ? 

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1937. Disney sort son premier long-métrage d’animation au cinéma. Le mythique Blanche-Neige et les sept nains captive le monde, et qui ne se souvient pas de sa méchante ? Froide, monstrueuse, mais tellement délicieuse. C’est avec ce type de personnages, que Disney annonce un schéma qui s’avérera redondant de décennies en décennies. En effet, la maison aux grandes oreilles a su très vite, en s’inspirant des figures hollywoodiennes, créer des personnages marquants, et ce, au même stade qu’une vedette de cinéma en chair et en os. Ce serait mentir de ne pas considérer de nombreux personnages Disney (méchants ou pas), comme des icônes, puisque ces personnages sont implantés dans notre culture d’une manière assez sidérante. Impossible d’échapper à Mickey et Donald au Picwic du coin, ou aux cartables à l’effigie de Cendrillon et ses copines. 

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 Des personnages Disney recevant leur étoile à Hollywood.

Il est donc notable que les méchants Disney constituent une imagerie incontournable de la cinématographie. Qu’ils soient fascinants, charismatiques, ou exaspérants, nous les gardons tous dans un coin de notre tête.

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En s’y intéressant de plus près, on remarque une différence plutôt frappante entre les méchants masculins, et les méchants féminins. Chez les méchantes, on présente des personnages souvent plus imposants et affirmés dans leur personnalité. Nombreuses sont les méchantes Disney, à se faire respecter sans la moindre difficulté, et à faire régner la terreur autour d’elles. On remarque d’ailleurs, que pour les premières méchantes du studio, cet aspect est assez flagrant. En effet, quand on observe la méchante reine de Blanche-Neige et les sept nains, Lady Tremaine de Cendrillon, ou encore Maléfique de La Belle au Bois Dormant, on remarque qu’elles sont toutes les trois impressionnantes et rapidement inquiétantes, surtout vis-à-vis du jeune public. Elles dégagent un charisme certain, et sont plus marquées dans leur méchanceté. Car en effet, on relèvera plus tard chez certains personnages, un côté très théâtral, ayant vite tendance à égarer le côté nocif du méchant, pour le rendre au final sympathique dans son charisme et son attitude presque burlesque. 

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Ces personnages sont en effet, bien souvent, très caractériels, et n’hésitent pas à piquer des crises effarantes en public pour se faire respecter. L’égo est surdimensionné, et le besoin de se sentir supérieur considérable. Contrairement aux méchants masculins, les méchants féminins, livrent une imagerie plus gênante et effrayante quand il s’agit de sortir de ses gonds. Comme on l’observe chez la reine des cœurs d’Alice au pays des merveilles, les scènes de colère folle nous laissent parfois perplexes et fascinés par l’importance que peut prendre le dessin dans l’expression de certaines émotions chez ces personnages «mauvais». Nous avons également, les méchantes qui se veulent classes et distinguées en apparence, mais dont le comportement de folle à lier marque un contraste évident avec cette apparence voulue respectueuse.

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Dans ce créneau, nous avons la légendaire Cruella d’enfer, qui reste une des méchantes les plus célèbres au monde, au-delà même de l’univers Disney. Puis nous avons Yzma, de Kuzco, au graphisme épatant et improbable qui suffit à faire d’elle une méchante particulièrement marquante, bien qu’elle soit, hélas, peu mentionnée. Je noterais aussi, que le comportement d’Yzma se rapproche de celui de Madame Medusa des (Les) Aventures de Bernard et Bianca, qui bien qu’elle se veuille classe, n’a qu’à ouvrir la bouche pour prouver qu’elle est une folle furieuse. 

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Ensuite, comment vous parler de méchantes Disney, sans aborder l’excellente Ursula, de La petite sirène, qui reste à mes yeux l’une des méchantes les plus réussies de la maison Disney. Relevons qu’elle est la première méchante à chanter dans un long-métrage d’animation Disney. Merveilleusement doublée par Micheline Dax en France, Ursula est un personnage unique qui jongle parfaitement entre son côté répugnant et à la fois jubilatoire. Sa gestuelle est spontanée et théâtrale, et ses traits magistralement dessinés. Quand Ursula prend forme humaine pour piéger Ariel, cette dernière garde un charisme certain, même si c’est sous sa forme de monstre tentaculaire qu’elle reste la plus iconique. 

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Pour terminer cette partie, abordons donc Mère Gothel de Raiponce, une méchante délicieuse, d’un niveau que Disney avait quelque peu déserté. Le personnage est tout bonnement fascinant, tout d’abord par son physique, sa façon de se déplacer, qui s’apparente à celle d’un animal en chasse. Gothel est ambigüe, entre la fausse bienveillance, presque malsaine, et une quête perverse. Ses yeux globuleux disent la vérité sur son compte, quand nous nous noyons dans son regard de vipère assoiffée. Quand elle chante, elle rappelle les grands classiques du studio, dans des numéros digne d’un Aladdin ou de La belle et la bête. Gothel est alors une méchante unique, puisqu’elle fascine tout en apeurant avec une justesse impressionnante. 

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Au masculin

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L’imagerie masculine du mal chez Disney est elle, plus complexe, voire expérimentale. En effet, on observe une différence non négligeable avec les méchantes, du studio. Ce qui se confirme peut-être le plus, avec le personnage du Capitaine Crochet, librement repris du conte incontournable Peter Pan. Dans l’adaptation Disney, Crochet est montré comme un personnage très atypique, en particulier pour un méchant. Il est probablement, le méchant le plus amusant de l’univers Disney. Le pirate à la main coupée, est ici d’une drôlerie évidente, tant il bat des sommets de ridicule. Tantôt essayant de se montrer effrayant et impressionnant, et aussitôt ridiculisé par son cher ennemi Pan, qui adore l’ennuyer.

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Crochet a d’ailleurs une peur bleue des crocodiles, qui se manifeste à son paroxysme dans la célèbre séquence où Peter jette son ennemi dans la gueule de l’animal – scène très amusante d’ailleurs. Dans la suite du long-métrage, le crocodile est remplacé par une pieuvre, et dans le film, Crochet est montré de manière encore plus prêteuse à la moquerie. On relève la scène d’introduction du personnage de la pieuvre, où cette dernière tentant d’attraper le capitaine pour le dévorer, lui ôte le pantalon devant tout son équipage, ou encore le passage où Mouche masse Crochet, le capitaine portant d’ailleurs un pyjama de nourrisson. À ce propos, la légende raconte que Disney aurait pensé Crochet et Mouche homosexuels. On peut c’est vrai, remarquer une forte proximité plutôt inexpliquée entre les deux personnages. On remarque également le pantalon moulant du capitaine, presque fuchsia, décoré de petits nœuds roses. Cette hypothèse est crédible, si on part du principe que Disney a voulu faire dans les stéréotypes. À vérifier.  

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Parmi les méchants un tantinet atypiques de Disney, on relève également Gaston de La belle et la bête. Un goujat dragueur prétentieux et imbuvable. Côté design, Disney fait plutôt dans la simplicité, en proposant un méchant sans grands artifices, assez réaliste dans le traitement, dans la mesure où l’absence d’accessoires impressionnants chez lui le rend crédible – on a sûrement tous déjà connu de près ou de loin, un être aussi agaçant que Gaston. Son principal atout physique reste sa carrure caricaturale de l’homme musclé et séduisant. Gaston a d’ailleurs son fan-club, composé de triplettes écervelées qui rêveraient de pouvoir fricoter avec lui. Ce dernier reste cependant un méchant intéressant, car il s’avère assez réaliste. Disney y exit les fantaisies et nous livre un imbécile sans cœur, que le commun des mortels pourrait parfaitement croiser. 

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L’un des méchants, ou peut-être même, le méchant le plus réussi de Disney est certainement Jafar. Souvent imité, et ce, même au sein de Disney, mais rarement égalé. Ce dernier brille par son graphisme excellent. Il est comme «le méchant ultime». Les traits de son visage sont brillamment crayonnés, ce qui lui a valu d’obtenir à bien des reprises un statut convoité : celui du méchant idéal. Jafar brille par son charisme et sa silhouette improbable, sa voix profonde suffit également à faire de lui une référence. Je crois que depuis que Disney a conçu Jafar, peu nombreux sont ceux qui ont eu l’audace de créer un personnage aussi abouti.

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 D’ailleurs, suis-je le seul à penser que Scar, du (Le) Roi Lion, est comme une version animale de Jafar ? 

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Dans mes favoris, je compte incontestablement le Dr Facilier de La princesse et la grenouille. Qui, à mes yeux, a bénéficié d’une audace dans sa conception, qui peut s’assimiler à celle présente sur le personnage de Jafar. Avec ce méchant, Disney renoue avec l’expérimentation. On nous livre ici un personnage très étudié, aussi bien graphiquement, que dans sa gestuelle, ses mouvements, tenues, etc. Il dégage un charisme qui a rapidement su faire de lui un méchant fascinant et de référence. Sa chanson, Mes amis viennent de l’au-delà, où il danse façon Jackson est désormais culte. Le personnage a la carrure d’un antagoniste marquant, et reste selon moi un méchant de haute qualité. Du génie ! 

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Dans Hercule, est mis en scène un antagoniste, ô combien aimable : Hadès. À l’image du film, le Dieu des Enfers est ici revisité de façon déjantée et décalée. Le personnage est tout bonnement hilarant, lui et son débit de parole rapide, accompagné d’un timbre de voix amusant. Ses mimiques légères sont elles aussi très drôles, qui suffisent de faire de cette version d’Hadès, un sketch à lui seul. Un régal ! De nouveau, peut-être un des méchants les plus riches, et expérimentaux dans sa conception. On adore ! 

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Dans la longue et audacieuse lignée de méchants Disney, Frollo consiste un des plus répugnants. En effet, les mauvais chez Disney, se balancent souvent entre un côté comique très plaisant, et un autre horripilant. Frollo, lui, n’est pas drôle. Il représente un modèle de méchant infâme et sadique. Il dégoûte, exaspère, on le craint. Il est l’un des très rares méchants de l’univers fantasque à s’apparenter à un modèle très réaliste de méchanceté. À l’image d’un Gaston, Frollo est très crédible, et pourrait faire partie de notre entourage.   

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 Et donc ?

On constate, que l’imagerie Disney – ici, chez les méchants en l’occurrence – est tout de même très riche et variée. On nous livre des personnages divers, mais très singuliers, qui captivent. Il est indéniable que Disney a su hisser très haut le niveau en matière de méchants, en nous offrant des personnages mythiques, que ce soit d’un point de vue du dessin, du graphisme des personnages, mais aussi et bien sûr du caractère théâtral de ces personnalités. On ne peut oublier la gestuelle, les attitudes, mimiques inimitables de ces personnages si singuliers et marquants. Alors Disney a-t-il une recette miracle ? Disney cherche-t-il volontairement à créer des personnages mythiques, et ce, en ayant recours à une méthode bien rodée, mais au diable efficace ? Ou est-ce simplement le fruit du pur génie ? 

 

 

Lewis

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