Critique : Albert à l'Ouest
ATTENTION SPOILERS !!
C'est vendredi dernier que je suis allé voir le dernier délire cinématographique de Seth MacFarlane, pendant que la plupart des gens angoissaient devant leur télé à l'idée de savoir si la France gagnerait face à l'Allemagne ou pas....
Bref, je m'attendais à de l'humour lourdingue et qui sonne un peu gosse de petite section, et je ne me suis pas trompé ! Albert à l'Ouest est bel et bien un film, à l'Ouest !
Le film raconte - je la fais courte - l'histoire d'un berger appelé Albert (Seth MacFarlane) à la vie, on ne peut plus, inintéressante, qui s'est fait plaquer par sa petite amie Louise (Amanda Seyfried) et qui un jour croise dans un élan Disneyien et hasardeux le chemin d'Anna (Charlize Theron). Comme par hasard, ces derniers commencent à devenir un peu plus que des amis, et Albert découvre que sa nouvelle copine est en fait la femme du hors-la-loi le plus connu de l'Ouest : Clinch (Liam Neeson). Bien sûr le bandit est très fâché qu'un inconnu berger lui ait piqué sa femme, et décide de se venger.
Bon tout d'abord éteignez votre cerveau avant de regarder ce film, oubliez-le !!
En effet, Albert à l'Ouest frôle le cartoonesque, dans le mauvais comme dans le bon sens du terme. Nous avons des scènes très loufoques, comme d'autres qui rappellent un mauvais Scary Movie.
J'ai trouvé l'humour très en-dessous de la ceinture, les blagues trop redondantes, et qu'on rentrait trop dans l'humour pour l'humour, et je dois le dire, j'ai rarement ris de bon coeur. Ce qui, à mes yeux, sauve le film, ce sont les clins d'oeils très sympathiques (Retour vers le futur 3, Django Unchained), le bon jeu des acteurs, et l'histoire, qui est finalement prenante. Le côté cartoonesque et très stéréotypé du film rend le récit entraînant, bien qu'il soit prévisible. Pendant les deux heures de métrage, on a vraiment l'impression de regarder un dessin animé avec des acteurs en chair et en os, de vrais décors, etc..... Et c'est ça qui est vraiment intéressant dans Albert à l'Ouest. Bien que certains passages soient particulièrement navrants et gênants, on se prête au jeu, et pardonnons tant bien que mal les scènes d'humour vaseuses.
La palme revenant quand même au passage où Foy (Neil Patrick Harris), rival d'Albert et nouveau petit ami de Louise, se met à déféquer dans un chapeau devant la foule au bord du vomissement, scène particulièrement gênante et inutile. Heureusement Neil Patrick Harris rappelle qu'il vaut bien mieux que l'humour pipi-caca, et que c'est lui qui a endossé le rôle du légendaire Barney de How I Met Your Mother pendant près d'une décennie. Car, oui, notons quand même la chanson de la moustache, à la chorégraphie endiablée et au rythme entraînant, qui est, avouons-le, l'une des meilleures scènes du flm.
Relevons également le popotin de Liam Neeson arborant une jolie fleur délicatement déposée, dans son derrière, par les doigts de fée de Charlize Theron, scène on ne peut plus ridicule et pas vraiment drôle.
Les personnages secondaires, Ruth (Sarah Silverman) et Edward (Giovanni Ribisi), sont, eux, par contre très drôles et attachants. Ruth, la prostituée chrétienne qui refuse de coucher avec son petit ami puceau avant le mariage, de peur de ne pas respecter les valeurs conservatrices de sa religion, est un des seuls personnages auxquels on s'attache dès le début, et tout au long du film. Les autres méritent tous une paire de claques à un moment du film, sauf peut-être Amanda Seyfried qui nous enchante comme à son habitude avec son visage de poupée, bien que son personnage soit trop peu exploité. Finalement le plus agaçant reste le héros, auquel on ne s'attache pas vraiment ; en effet, il semblerait que ce soit le film qui porte Seth MacFarlane, et non ce dernier qui porte le long-métrage.
En conclusion, je dirais que ce film vaut quand même le détour, et ce malgré ses défauts bien visibles, qui le rendent finalement attractif. Bref, Albert à l'Ouest est un peu un navet qui s'assume, un Machete à la sauce western, sans le gore, mais plus pour ce côté purement débile et stupide.
Je recommande ! Un ovni qui s'impose, même si son démarrage est laborieux !
Lewis