Fanfiction : Les Mémoires d'une Reine...
Ce sera finalement arrivé plus tôt que prévu, en effet, je vous annonçais le lancement d'une série de fanfictions, et voilà que la première en date débarque sur le blog seulement quelques heureux après. Elle traite donc de la méchante du premier long-métrage d'animation dans l'histoire de Disney : La Méchante Reine de Blanche-Neige et les 7 Nains. Vous allez maintenant découvrir pourquoi est-elle devenue si cruelle, d'où vient son obsession de rester à jamais la plus belle qui soit, et bien plus encore...
Bonne lecture !
Lewis
À Fabien,
Ma mère m'a un jour dit : « que les femmes n'embellissaient pas avec le temps », malgré mon jeune âge à cette époque, je fus forcée de la croire, elle qui en était le parfait exemple. En effet, j'ai peu de souvenirs de ma mère, peu de souvenirs d'elle jolie, peu de souvenirs d'elle tout simplement...
Maman s'est suicidée, pour une raison qui restera à jamais gravée dans ma mémoire ; elle était dans sa jeunesse, réputée pour sa beauté certaine. Mon père l'avait rencontrée un soir d'hiver dans une auberge du royaume où il travaillait. Papa n'aimait pas son métier, je ne l'ai jamais entendu en parler en bien, il ne savait que s'en plaindre, bien qu'il reconnaisse y avoir une fois passé une soirée inoubliable, ce fameux soir enneigé où il rencontra Maman...
***
Il était frigorifié dans cette auberge qu'il haïssait de tout son être, pourtant ce satané lieu allait lui rester à jamais en mémoire. Il était épuisé, et il avait beau lutter contre la fatigue qui lui faisait fermer les yeux sans même qu'il s'en rende compte, il fut obligé d'apercevoir la gracieuse créature qui se pointa sous ses yeux enveloppés par ses paupières tombantes. Ce radieux personnage, c'était Maman ; elle venait passer la nuit dans son auberge, rentrant de voyage. Mais Papa s'était endormi, c'est alors, sentant des lèvres pulpeuses lui carresser la joue, qu'il finit par se réveiller, réalisant avec surprise qu'il s'était retrouvé allongé sur un lit dans une chambre par la même occasion. Il constata avec stupeur que la bouche qu'il avait senti sur sa joue n'était autre que celle de sa cliente, il lui demanda alors :
«Mais où suis-je ? Vous ne m'avez pas payé ?
- Vous connaissez déjà la réponse alors pourquoi posez-vous cette question ? Laissez-moi faire.» répliqua-t-elle en continuant de jouer de ses charmes sur Papa.
Maman avait une réputation de mangeuse d'hommes, elle avait notamment trompé Papa plus d'une fois, je suis d'ailleurs la seule à en être au courant, ma mère ayant toujours su le cacher à mon père.
***
Ma mère avait une nouvelle fois parfaitement réussi son coup, de façon surréaliste elle avait pu aguicher Papa au point de faire l'amour avec lui ; ma mère a toujours été très fière de cette «faculté». Mon père avait bien sûr succombé au charme de ma mère, m'ayant par la suite souvent dit qu'elle était d'une beauté si sidérante ce soir-là, qu'aucun homme n'aurait pu ne pas lui faire l'amour.
Cette expérience fut finalement bien plus qu'une simple aventure. Mon père n'eut plus jamais entendu parler de ma mère pendant une longue année après cet évènement ; jusqu'à ce qu'elle débarque de nouveau à l'auberge où il travaillait.
C'était encore un soir d'hiver, en février cette fois ; ma mère surgit devant Papa, le visage totalement inexpressif jusqu'à ce qu'elle lui lance :
«Il faut qu'on parle, j'ai quelque chose d'important à t'annoncer.
Mon père l'ayant tout de suite reconnue, ne put cacher son embarras et sa gêne, il avait déjà une idée précise de ce qu'elle devait lui annoncer, pour lui c'était presque évident : elle était tombée enceinte de lui, et avait accouché. Il lui répondit alors :
- Tu as un enfant de moi c'est ça ?
Elle le regarda alors d'un air effaré, puis lui lanca avec violence :
- J'ai un marché à te proposer, soit tu m'épouses et élèves mon enfant avec moi, soit j'opte pour l'infanticide.» puis disparut de suite après ses dires.
Mon père était estomaqué, il ne pouvait pas croire ce qu'il venait d'entendre ; il était gêné d'avoir été obligé d'être confronté à la terrifiante déclaration de cette femme qu'il avait enceintée devant tout ses clients, mais avait surtout peur pour l'enfant. Cette enfant, c'était moi...
***
Mon père avait donc cédé, et avait fini par accepter la proposition de ma mère, - vous allez me demander pourquoi j'en suis sûre - car sa vie était devenue d'un ennui mortel, il n'avait plus vraiment de raison concrète de vivre, et malgré son manque de moral apparent, la femme qu'il avait enceintée, avait ranimé une flamme en lui. Papa n'avait pas touché une femme depuis des années avant Maman, mais en vérité, la raison qui l'a poussé à épouser ma mère, c'était moi ; l'idée d'avoir un enfant et de l'élever était une énorme source de motivation pour lui.
Les années passèrent et je grandis, aux côtés d'un père adorable et d'une mère glaciale ; pour tout vous dire, je n'étais pas du tout proche d'elle, j'avais malheureusement eu vent de la vérité à propos de ce qui unissait mes parents, après avoir entendu une conversation contre mon gré. Ce qui était malsain et étrange, c'est que tout en détestant ma mère, elle me fascinait ; j'ai hélas peu de souvenir de ma mère dans ses beaux jours, car bien que mérité, elle fut victime d'un maléfice qui la fit sombrer dans la folie.
***
Tout a commencé un soir, lors d'une terrible dispute entre mes parents, mon père reprochait à ma mère de le considérer comme un simple pantin qu'elle n'utilisait que pour élever son enfant, car en réalité ma mère ne s'occupait que très peu de moi, je ne la voyais que très peu, elle était toujours en ville à séduire des hommes, ou enfermée dans sa mystérieuse chambre.
Cette fameuse pièce, où personne n'était autorisé à rentrer, pas même mon père, faisait souvent l'objet de questions et reproches qui avait le don de mettre ma mère hors d'elle. Mais lors de cette fameuse soirée où mon père tomba dans une colère noire, la vérité sur ladite chambre allait éclater.
Après cette terrible dispute, mes parents allèrent se coucher comme si de rien était, ma mère ne prenant jamais en considération les dires de Papa ; Maman dormait tout de même dans la même chambre que mon père, ce qui permit à ce dernier de s'introduire dans la mystérieuse pièce pendant le sommeil de ma mère. Ayant plusieurs fois observé Maman se rendre dans son antre, il avait fini par identifier l'endroit où elle rangeait ses clés ; car il y en avait en fait plusieurs, notamment une pour le tiroir où elle déposait une autre clé, qui elle permettait d'ouvrir la porte de sa chambre secrète.
Mon père avait sérieusement étudié ces cachettes qui n'en étaient désormais plus, pour rétablir la vérité. C'est donc lors de ce fameux soir, qu'il s'introduisuit secrètement dans la chambre personnelle de ma mère, et ce dans un silence de mort. Il découvrit alors avec stupeur que cette pièce était destinée à la pratique de la sorcellerie ; mais après réflexion il vit une occasion en or de se venger de sa femme. Il n'en pouvait plus de subir toutes les humiliations que sa femme lui avait infligé, et souhaitait sauver son honneur.
Il feuilleta alors les nombreux grimoires qu'il trouva dans l'étagère, avant de tomber sur un livre qui arborait le titre suivant : «Ephémère est la beauté». Il ouvrit ce lourd et impressionnant bouquin, et s'arrêta sur une recette intriguante qui expliquait comment préparer une potion qui pourrait ôter la beauté du corps de quelqu'un. Il hésita alors une seconde, puis finit par s'atteler à la tâche. Il se précipita dans la cuisine pour y chercher des récipients, et commença la préparation de ce fameux breuvage.
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La préparation prit un temps inimaginable, que Papa n'aurait pas pu prévoir, c'est alors très tard dans la nuit, que mon père eu finit sa préparation. Le soleil était sur le point de se lever, et il était épuisé ; c'est alors, de peur de l'oublier, qu'il se dépêcha de remettre les clés si précieuses aux yeux de sa femme à leurs places, et surtout de refermer la porte de la chambre désormais plus secrète, pour que Maman ne se doute de rien.
Il retourna donc dans sa chambre, aux côtés de sa femme qui dormait très profondément, et lui adressa un sourire. Il eut à peine le temps de dormir quelques minutes que cette dernière se réveilla, l'obligeant à son tour à se lever. Sa femme sortit de sa chambre en se dirigeant vers la cuisine, baillant aux corneilles, avant de s'installer à table afin de s'apprêter à prendre son petit déjeuner. Papa se précipita pour la rejoindre, et lui servir le breuvage qu'il avait passé la nuit à préparer, l'ayant soigneusement rangé dans un placard de la cuisine. En s'adressant donc à sa femme :
«Bonjour ma jolie, tu as bien dormi ? lui demanda-t-il gentiment.
- Très bien, et toi ? Tu sembles épuisé, si seulement tu arrêtais de piailler inutilement, tu dormirais la nuit, répliqua-t-elle froidement.
- C'est parce que j'étais occupé, je t'ai préparé une bonne boisson chaude pour ton petit déjeuner, goûte-la ! Tu m'en diras des nouvelles, lui dit-il en lui tendant sa boisson.
- J'ignorais que tu avais l'once d'un talent créatif, je vais donc goûter à cet élixir.» lanca-t-elle en se moquant.
Papa se mit alors à angoisser, il attendait que la potion fasse effet, mais redoutait cet instant par la même occasion, c'est alors que Maman, après avoir englouti la préparation de mon père à une vitesse fulgurante, se leva de sa chaise, sans donner son avis sur le fameux breuvage, et l'informa qu'elle partait prendre un bain. Mon père prit à ce moment-là conscience que la femme qui sortirait de cette salle de bain après s'être lavée ne serait plus la même, et serait d'une laideur accablante.
C'est après de très longues minutes et soudainement, qu'un intense et strident cri d'effroi retentit dans toute la maison, moi qui dormais encore, j'en fus réveillée en sursautant, les tympans de Papa devaient probablement être en sang vu la douleur que ce hurlement avait dû infligé à ses oreilles. Maman sortit alors enfin de ladite salle de bain, et courut telle une furie vers Papa, lui reprochant de l'avoir transformé en la femme hideuse qu'elle était devenue, avec sa fameuse potion. Surprise de nouveau, cette fois par l'agitation palpable qui secouait le foyer, je sortis de ma chambre, et découvris avec un indescriptible effroi le nouveau physique de Maman. Je ne pouvais plus parler, je voulais crier, mais je me forçais à fermer ma bouche au bord du vomissement ; je n'avais pas les mots pour décrire ce que je voyais, elle était d'une laideur telle qu'elle m'en aurait ôté la vue. Tétanisée par la femme hideuse qu'était devenue ma mère, j'avais l'impression que le temps s'était arrêté, jusqu'à ce que j'entendis un bruit brutal qui me fit prendre conscience que l'abominable créature qui fut un temps ma mère avait tué mon père. Elle l'avait étranglé à mort, lui hurlant des reproches, elle était persuadée que c'était mon père qui était à l'origine de sa métamorphose, ce qui s'avéra véridique aux dires de mon Miroir Magique des années plus tard.
Après avoir retiré la vie à Papa, mon abomination maternelle déboula dans la cuisine ; je m'empressa alors de trouver une cachette par la même occasion, et continua d'observer cette scène surréaliste. Maman se saisit d'un couteau à la lame saillante, et se mit à se lacérer le visage tout en hurlant de douleur. J'avais beau être traumatisée par ce spectacle atroce, je ne pouvais m'empêcher de quitter la scène des yeux, jusqu'à ce que Maman s'enfonce violemment son couteau de cuisine en plein cœur.
Un silence pesant se fit alors sentir, et je me mis à vomir sans même m'en rendre compte, puis m'évanouis...
***
Ce fut seulment des heures plus tard, que je finis par me réveiller, ne réalisant toujours pas ce qui m'étais arrivée, j'avais perdu mes parents, assistant à ce spectacle atroce et inimaginable. C'est alors qu'une idée me vint à l'esprit : je devais partir, fuir ce lieu, maison désormais hantée par ces images surréalistes et ignobles. Une fois sortie de cette habitation morbide, je me retourna et contempla pour la dernière fois ce que j'appelais «mon chez-moi». Je me mis alors alors à courir, courir, courir, courir et courir... Je n'avais que quinze printemps à l'époque, et toute mon existence avait basculé en quelques minutes.
***
Plus d'une décennie plus tard
Je dois vous avouer qu'à cette époque j'avais réussi à tourner la page de mon adolescence, j'avais été retrouvée gisant sur le sol en pleine rue, puis j'ai passé un bon nombre d'années en orphelinat, époque que j'ai haïs de tout mon être et où j'ai atteint le paroxysme de la haine humaine - je ne vous en dirais pas plus... Ce serait trop douloureux.
Je vivais désormais chez un vieil homme pour qui je travaillais en ville, je vais être franche avec vous, je n'aimais pas mon travail, je passais mon temps à nettoyer la maison de ce vieillard, le tout sans avoir une once de reconnaissance en échange, j'avais l'impression d'être mon père du temps où il travaillait à l'auberge.
Mon quotidien était devenu une routine accablante, ma vie était maladivement plate, j'avais le sentiment que rien ne me motivait vraiment, et cela m'affectait progressivement de jour en jour. Mais, un jour - il faut croire que la chance me sourit - un valet vint étaler une affiche sur un panneau de la place du village. Toutes les femmes étant capable de faire le ménage, et de gérer l'entretien d'une habitation, étaient conviées à lire ce qui était inscrit sur ladite affiche, qui conviait les intéressées à être présente pour une réunion d'information.
Lorsque cette réunion eu enfin lieu, je me rendis comme convenu sur la place du village, où des centaines de femmes étaient déjà présentes attendant le valet chargé de nous transmettre les dires du roi. On recherchait en fait quelqu'un pour s'occuper de l'entretien au palais, je n'étais en aucun cas motivée par cette proposition, étant donné que je faisais déjà le même travail pour un imbécile de vieillard, mais j'y voyais une opportunité pour sortir de ma piètre condition, qui commençait vraiment à me faire du tord.
C'était donc décidé, je me rendrai au palais pour poster ma candidature, à contre-cœur, mais dans l'espoir de changer de vie, et d'approcher un milieu social plus élevé. J'inscris donc mon nom sur la liste des candidates, et le valet m'informa que je recevrai un courrier précisant la date et l'heure de ma convocation au palais, et qu'un carrosse m'y emmenerait.
***
Le jour de la convocation approchait et j'angoissais à l'idée de me trouver une tenue convenable pour me rendre au palais, et mon piètre salaire ne m'aiderait pas. C'est alors que je me suis souvenue que le vieillard veuf pour qui je travaillais avait conservé les robes de bal de sa femme défunte, je n'avais pas le choix, il me fallait en voler une. C'était peut-être mal, certes, mais pour la bonne cause.
Le jour de la convocation arriva donc enfin, et il était tôt le matin lorsque le carrosse destiné à m'emmener au palais arriva, ne pensant pas qu'il arriverait si tôt, je m'empressa de finir de me préparer, et dévala les escaliers réveillant le viellard pour qui je travaillais par la même occasion. Je sortis donc de la maison et salue le valet qui me fit monter dans la voiture. J'étais très nerveuse, sur la route, je contemplais les paysages somptueux, ce qui m'apaisait un peu.
Après de longues heures dans ce carrosse, nous arrivions enfin, et j'étais de plus en plus nerveuse, j'avais hâte que cette journée se termine pour être débarassée de l'angoisse qui me gagnait minute après minute. Le valet, très attentionné, m'accompagna jusqu'à la salle du trône où j'étais censé rencontrer le roi, une fois arrivée dans ladite salle, il me laissa seule en compagnie de Sa Majesté. Le Roi me fit tout d'abord un sourire amical, et me demanda d'approcher, ce que je fis ; puis il commença à me poser pluieurs questions. Mais ce qui me perturba, c'est qu'il semblait ne pas vouloir me questionner sur mes capacités dans les tâches ménagères, et qu'il le faisait par pure obligation, j'avais également remarqué qu'il n'arrêtait pas de m'observer, d'examiner mon corps, non pas intrigué, mais d'un air un tantinet pervers. Il était comme en totale admiration devant mon physique, je fus d'abord gênée, avant de prendre ça comme un compliment, c'est vrai qu'on avait souvent relevé ma beauté certaine et frappante, j'avais en effet hérité cela de ma mère. Cette qualité physique était d'ailleurs devenue la prunelle de mes yeux, et je vivais dans la hantise de m'en retrouver débarassée à l'égal de ma mère. A la fin de mon entretien avec Sa Majesté, Il m'exprima l'envie de me revoir sans donner plus de détails, j'étais à la fois ravie et perturbée, j'avais comme un préssentiment : il souhaitait me revoir pour une raison extérieure à celle du ménage, et mon intuition allait bel et bien se confirmer...
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Un mois plus tard, je recevais une lettre m'informant que le roi avait «été frappé par ma beauté sidérante», et qu'«il souhaitait me revoir afin d'en apprendre plus sur moi», c'était surréaliste ! Je me disais donc à cet instant que j'avais bien fait de poster ma candidature pour ce travail que je n'effectuerai finalement jamais comme me le dit l'œuvre du temps. Je devais retourner au palais dans deux jours, et étais chargée de trouver une robe pour assister au bal, la date de ma convocation tombant en fait, le jour de cet évènement annuel. Je procéderai donc de la même façon que pour ma venue précédente, et opterai pour le vol d'une des robes de la femme décédée du veuf pour qui je travaillais. En y repensant, je trouvais stupide le fait de m'être rendue au palais en robe de bal pour postuler comme femme de ménage, mais dans tous les cas, ça m'aura rendu sidérante de beauté aux yeux du Roi, au point qu'il tienne à me connaître un peu mieux. J'étais, contrairement à la fois précédente, très excitée par mon retour au palais, j'attendais énormément de ce bal, je devais vendre du rêve à Sa Majesté.
***
La date du bal était enfin arrivée, un carrosse viendrait me chercher dans la soirée, j'avais si hâte, je ne tenais plus en place, ma mère avait beau être un monstre immoral, elle m'avait fait hériter de sa beauté terrassante. Le moment tant attendu approchait à grands pas, et je commençais tout doucement à me préparer pour cet évènement qui allait peut-être changer ma vie ; une fois que j'eus fini, je descendis les escaliers, et m'apprêtta à sortir de la maison pour rejoindre le carrosse qui m'attendait, en ayant même en chemin un compliment de mon idiot de vieillard qui ne remarqua même pas que j'avais volé une des robes de sa femme. Je monta enfin dans le véhicule qui m'emmenerait au bal ; la route allait être longue, assez pour rêver de ce que me dirait le roi sur ma tenue, les questions qu'il me poserait, et sûrement plein d'autres choses.
Une fois arrivée, je fus impressionnée par le nombre de convives présentes, il y avait des jeunes filles qui devaient avoir mon âge dans des tenues somptueuses, la concurrence était rude et je commençais même à douter de ce que me voulait le Roi, au vu de toutes les femmes ravissantes qui m'entouraient. Le chemin jusqu'à la salle de bal était plus long que je ne le pensais, il fallait d'abord longer un couloir qui semblait interminable, avant de monter des centaines et des centaines de marches, mais fort heureusement ma souffrance fut de courte durée et je finis enfin par voir cette si désirée salle de bal où se pavanaient déjà des dizaines de jeunes filles. C'est alors que je pris connaissance en écoutant discrètement les conversations des environs, que le Roi était en fait veuf et avait une petite fille, je compris alors qu'il cherchait de nouveau une épouse ; je fus donc déçue, comprenant qu'il avait sûrement été aussi séduit par d'autres femmes, probablement la plupart des dindes qui se pavanaient autour de moi. Ce que je ne comprenais pas en revanche, c'est pourquoi il ne m'avait pas envoyé une simple invitation au bal, au lieu de me complimenter sur ma beauté sidérante, car il avait peut-être fait ce même compliment à toutes les jeunes filles qui m'entouraient, j'étais perdue. Lorsque ledit Roi finit par se montrer, il se mit alors à se pavaner à son tour, je me serais crue dans une basse-cour, un carnaval de volailles, on aurait dit un paon qui cherchait à s'accoupler à la première femelle qui succomberait à son charme, évident je dois le reconnaître. Soudain, il s'arrêta subitement en m'apercevant, et je m'amusais à la vue de ses yeux pétillants, étais-je la femelle qui succomberait au charme de ce paon royal ? Je voulus y croire, c'est alors qu'il m'invita à danser, j'avoue que je ne pouvais pas espérer mieux, et je jouissais des regards jaloux de toutes les dindes insatisfaites qui m'entouraient, c'était à mon tour de me pavaner désormais ! Pendant la valse que je dansais avec Sa Majesté, je me voyais succomber au charme inéluctable de ce bijou de séduction qui se trouvait en face de moi, j'aurais voulu que cette chorégraphie dure des heures, des jours, peut-être même des mois...! C'est alors qu'il m'invita à venir le suivre, pour que nous nous balladions dehors, aux alentours du palais, je le suivis bien sûr, sans hésiter l'ombre d'une seconde, et il finit enfin par engager la conversation. Il me demanda :
«Comment vous appelez-vous sublime créature ?
- Je m'appelle Grimhilde, lui répondis-je.
- Grimhilde ? En voilà un drôle de nom !
- Je n'étais pas une enfant désirée, j'imagine que mes parents n'ont pas trouver motivant de me choisir un joli nom.
- J'en suis navré, je ne savais pas, répliqua-t-il avec gêne.
- Je ne vous en veux pas Votre Majesté.»
Ce qui était amusant, c'est qu'il aurait pu me dire les pires choses qu'un homme est capable de dire, je lui les aurais pardonné, tellement cet homme exerçait sur moi un pouvoir de séduction incontestablement puissant. Ce qu'il allait me dire par la suite allait faillir me faire décéder d'une crise cardiaque.
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Il se faisait déjà très tard, et la nuit m'empêchait de distinguer correctement son visage, c'est alors qu'il me posa une question qui brilla par la stupéfaction qu'elle provoqua sur moi, il demanda ma main. J'étais ébahie, d'un côté je brûlais d'envie d'accepter, mais d'un autre il m'était comme impossible de lui donner une réponse positive tellement la situation me semblait surréaliste. Voyant que je pênais à répondre, il m'expliqua qu'il comprenait que sa décisison puisse paraître prématurée, mais qu'il avait une intuition, la même qu'il eut avec sa première femme et qui s'était avérée juste. Il pensait qu'un schéma similaire se produirait avec moi, je finis donc par accepter sachant bien que les hommes avaient des capacités mentales réduites et que certaines de leurs paroles pouvaient paraître aberrantes de stupidité, notons que je devais également me rendre à l'évidence de la chance que j'avais et la mesurer. Aussi incroyable que celà puisse paraître, j'allais épouser le Roi, la cérémonie ne tarderait d'ailleurs pas à avoir lieu, mon futur époux me parla notamment de sa fille qu'il avait eu de son premier mariage : Blanche-Neige, que j'allais bientôt rencontrer.
Notre union eu lieu quelques jours plus tard, le royaume entier n'arrivant pas à croire que le roi ait finalement retrouvé une épouse, et ce de façon aussi rapide, tout le monde se réjouissait alors de son sourire retrouvé. Le jour de notre mariage j'eus enfin l'occasion de rencontrer la fille de celui qui était désormais mon époux : Blanche-Neige. Très vite, je fus portée d'affection pour ce petit ange, et étais ravie de pouvoir l'avoir à mes côtés au quotidien ; plus le temps passait, plus la relation entre Blanche-Neige et moi était fusionnelle, je m'occupais d'elle comme de ma propre fille, ce qui comblait mon mari de bonheur. Jusqu'ici, ma vie était un conte de fée, je vivais un rêve éveillé, j'avais un époux aimant, je m'occupais d'une petite fille ravissante, je dois avouer qu'à cette époque, j'étais une femme comblée. Je n'aurais pas cru une seule seconde que mon bonheur allait chavirer, me faisant sombrer dans une haine immodérée et démesurée...
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Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que j'aurais dû me douter que mon mari soi-disant idéal était trop parfait pour être vrai, et que tout cela sonnait faux. Comme vous vous le rappelez, mon premier contact avec mon époux remonte à ma candidature en tant que femme de ménage, et bien il se trouve, bien qu'ayant trouvé une épouse grâce à cette fameuse annonce, que mon mari songea tout de même à embaucher une personne pour s'occuper de l'entretien de sa demeure, ce qui représentait une menace pour moi. En effet, le temps commençait à faire son œuvre sur la prunelle de mes yeux, et ma si précieuse beauté commençait à se dégrader, moi qui vivais dans la hantise de voir mon beau visage s'enlaidir, je fus bien obligée de constater que mes craintes étaient fondées. Et ma peur devint d'autant plus envahissante, lorsque ladite femme de ménage fut embauchée, il était évident que sa beauté ne laisserait aucun homme indifférent, et qu'elle serait donc une rivale pour moi. Dès qu'elle arriva au château, je fus catégorique avec mon mari, elle aurait l'obligation d'avoir un entretien avec moi, je voulais être sûre qu'elle n'aguicherait pas mon époux, car si cela venait à arriver, ce serait la preuve tant redoutée que l'âge l'emportait sur ma beauté. Après tout, elle était peut-être belle, mais inintéressante à souhait, ou prodigieusement idiote et stupide, il me fallait trouver une raison qui puisse me donner la certitude que rien n'arriverait entre elle et mon mari.
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Ladite dame de ménage devait arriver dans quelques minutes et j'avais finalement ordonné qu'elle devait me rencontrer en premier. Une fois arrivée, je lui réservais un accueil des plus glaciales, voulant lui montrer qu'elle ne devait surtout pas me provoquer, dès ses premières paroles, je fus rassurée, cette fille était une idiote certaine, inculte et ennuyeuse. D'un air méprisant je la laissa disposer, tout en me moquant d'elle avec joie, mais cette dernière fut de courte durée...
Le soir même, l'imbécile de femme de ménage regagna la chambre de bonne qui lui était réservée, je me dirigeais donc vers ma chambre dans le but d'y rejoindre mon mari, mais à ma grande surprise il n'était pas au lit, je me mis donc à paniquer, j'avais comme un mauvais préssentiment. Je sortis alors de la pièce, bien décidée à retrouver mon époux, mais la surprise qui m'attendait allait me faire basculer dans une haine noire comme l'ébène, tout comme les cheveux de la petite Blanche-Neige. Je longeais le long couloir qui m'éloignait de plus en plus de ma chambre, avant d'entendre des bruits suspects, c'était une évidence, un couple était entrain d'avoir une relation sexuelle, et ce de façon aussi discrète qu'un éléphant dansant au mileu d'une centaine de fourmis, plus j'avançais, plus les bruits se faisaient clairs, j'étais désormais devant la porte de la pièce où se déroulaient ces ébats, sans hésiter une seconde, j'ouvris la porte, et ce au risque d'humilier le couple qui se trouvait dans la chambre, le principal étant que les tourtereaux qui se trouveraient derrière cette porte soient de parfaits inconnus. Je me mis lentement à tourner la poignée, et ce que je découvris me glaça le sang, mon époux et cette ordure de femme de ménage étaient entrain de s'envoyer en l'air, folle de rage, je me ruai sur mon époux, les mains autour de sa gorge, serrant de plus en plus fort laissant son visage devenir aussi rouge que les lèvres de la petite Blanche-Neige, la dinde de femme de ménage n'arrêtait pas d'hurler, horrifiée par la scène qui se déroulait sous ses yeux. J'avais fini par assassiner mon époux, exactement comme ma mère avait tué mon père, je n'avais visiblement pas qu'hérité de sa beauté fulgurante. Ma rivale de bonne sanglotait et me traita de monstre et autres insultes ridicules. C'est alors que je me retourna subitement, la faisant sursauter, et me mis à la frapper, je commençais par un simple coup de poing, puis un deuxième, un troisième, jusqu'à ce que je n'arrive plus à m'arrêter, le plaisir que me procurait la souffrance de cette femme devenait une addiction, c'était comme jouissif, je l'avais frappé à mort, je m'arrêtai donc de la battre au moment où je constatai qu'elle était décédée. Tout comme le jour de la mort de mes parents, j'avais vu ma vie digne d'un conte de fée s'éclater en mille morceaux en une soirée, évènement surréaliste, comme toute ma vie finalement : surréaliste. Il ne me restait plus que la petite Blanche-Neige pour illuminer mes journées, sa présence était devenue essentielle à mon bien-être.
Le lendemain, je dus prétexter un accident du travail pour justifier la mort de l'ignoble femme de ménage, quant à mon mari, un incident en carrosse lors d'un voyage, je pris également bien soin de cacher les corps, car si quelqu'un était amené à les voir il découvrirait que mon époux et sa maîtresse n'eurent pas été tués dans des accidents, je finis donc par les enterrer dans le donjon du château, lieu qui allait devenir comme ma deuxième chambre. Je fis notamment part au royaume tout entier que je refusais qu'il y ait de cérémonies d'enterrement pour les deux défunts qui avaient récemment affectés la population, prétextant que cela serait trop douloureux pour moi. Certains des habitants du royaume comprirent ma décision, d'autres furent choqués. Dans tous les cas, j'avais éliminé ma rivale et fait payé mon mari, je me sentais donc parfaitement sereine désormais, et tout le temps dont je disposais était réservé à ma chère et tendre Blanche-Neige. Ce que je ne savais pas en revanche, c'est qu'elle deviendrait à son tour une menace particulièrement importante.
***
Quelques années plus tard
Je m'étais avec le temps, et pour assouvir ma haine démesurée, découvert une passion pour la sorcellerie, à l'égal de Maman, je me rendais alors compte que plus je vieillissais, plus je lui ressemblais, elle que je détestais pourtant tant. Ce que j'adorais avec la magie noire, c'est que tout ce qui me déplaisait, je pouvais l'éliminer avec une facilité déconcertante, ce qui me procurait une sensation incalifiable et particulièrement agréable, ma nouvelle passion s'exerçait dans le donjon, où je passais le plus clair de mon temps. Ce passe-temps m'éloignait peu à peu de Blanche-Neige, dont la beauté de plus en plus évidente avec l'âge m'inquiétait terriblement. J'avais beau la chérir comme ma propre enfant, sa beauté créait une rivalité de plus en plus présente entre nous deux, et les rides qui se faisaient de plus en plus nombreux sur mon visage n'arrangeait rien, à chaque fois que je pensais à Blanche-Neige, la haine rattrapait l'amour.
Je craignais de plus en plus l'inéluctable : m'enlaidir. L'angoisse était telle que j'avais grâce à la magie noire mis au point un miroir magique à qui je demandais au quotidien qui était la plus belle sur Terre. Dieu merci la réponse fut positive pendant une longue période, jusqu'au jour terrible où la réponse fut négative, et que le Miroir Magique m'avoua qu'il existait une personne plus belle que moi : Blanche-Neige. La haine avait désormais définitivement remplacé l'amour que je portais sur la jeune fille, je mis donc au point un plan pour tenter de l'enlaidir, je fis donc de Blanche-Neige la femme de ménage du château, elle était alors vêtue de vulgaires haillons, et j'espérais que le travail use son visage angélique dans le but qu'elle paraisse moins jolie. Mon idée était vouée à l'échec, Blanche-Neige était bien trop belle pour s'enlaidir à une vitesse nécessaire. L'inquiétude s'amplifia le jour où Blanche-Neige, chantonnant ses agaçantes chansonnettes se vut abordée par un beau et jeune prince qui brillait par son élégance. Ce jour-là, je fus décidée à faire tomber Blanche-Neige, je devais être la plus belle femme sur Terre, ma mère avait perdu sa beauté de façon tragique et je ne voulais surtout pas, en aucun cas m'enlaidir. J'ordonna donc à mon chasseur d'assassiner Blanche-Neige et de me ramener son cœur dans un écrin, ce dernier obéissant, me jura de s'atteler à cette tâche macabre. Il quitta le palais de bonne heure, et partit dans les bois à la recherche de ma rivale, j'attendais nerveusement son retour, je craignais qu'il est trop de moral pour ôter la vie à Blanche-Neige. Quand il fut enfin de retour, et que je le vis avec cet écrin, je fus partiellement rassurée, car il pouvait être vide. Quand j'eus enfin possession de l'écrin, je l'ouvris tétanisée par l'angoisse, et constata avec joie qu'il y avait bien le cœur de Blanche-Neige à l'intérieur, ce fut un immense soulagement.
Mais ma joie fut une nouvelle fois de courte durée, en effet, alors que je demandais au Miroir Magique qui était la plus belle sur Terre, afin de m'assurer qu'il répondrait bien qu'il s'agissait de moi-même, ce dernier m'annonça la chose la plus horripilante que j'aurais pu songer à penser : Blanche-Neige était encore en vie, vivait dans une chaumière avec sept nains et mon chasseur avait fait passer le cœur d'une biche pour celui de la princesse. J'étais folle de rage, hors de moi, j'allais donc dorénavant résoudre les choses à ma manière, j'avais mis au point le plan parfait : je préparerais une potion qui me donnerait l'apparence d'une hideuse vieille femme transportant un panier de pommes, l'une d'entre elles serait empoisonnée, je l'offrirai à Blanche-Neige, et cette dernière décédée, je serai de nouveau la plus belle sur Terre. Je me précipita alors au donjon, pour m'atteler à la préparation de ladite potion, une fois le breuvage terminé, je l'englouti en vitesse, et le résultat fut à la hauteur de mes attentes, j'étais méconnaissable. Je devais maintenant préparer la fameuse pomme empoisonnée, objet le plus important de mon plan. Je trouvis la recette dans un des nombreux grimoires que je possédais, de même pour le breuvage qui m'avait transformé en vieille harpie. Au bout de quelques heures, mon plan était enfin au point, j'en jubilais d'avance, je ne pouvais plus attendre l'éxecution de mon stratagème. Je me rendis à la chaumière des sept nains, sur la route, j'aperçus deux vautours, ils semblaient avoir faim, je les imaginais déjà dévorant le cadavre de ma rivale gisant sur le sol, cette image me procurait un bien-être d'une puissance telle que je me serais moi-même transformée en vautour, pour engloutir de mon propre bec le cadavre de Blanche-Neige.
Je me rapprochais de la chaumière, et me fus agresser par une ribambelle de volatiles, j'aurais à cet instant prié pour que les vautours croisés plus tôt les dévorent tous, un par un. J'avais quand même pu saluer Blanche-Neige qui demanda aux animaux qui m'agressaient de bien vouloir me laisser tranquille, elle m'invita ensuite dans le logis des nains, me servit un peu d'eau, jusqu'à ce que je puisse enfin lui parler de mes pommes qui soi-disant excauçaient les vœux, cette enfant naïve me crut sur parole, et croqua alors le fruit empoisonnée. La voyant s'affaiblir, je ne pouvais cacher ma joie, je jubilais, le clou du spectacle fut quand elle s'écroula par terre, ce fut un instant de jouissance pure, j'avais gagné, j'étais et resterai la plus belle sur Terre. J'aurais adoré que les gourmands vautours aperçus plus tôt la dévore, mais je n'avais pas le temps de fantasmer sur une scène plus atroce que celle que j'avais sous les yeux, je devais vite retourner au château et regagner ma sublime apparence. Ma joie fut hélas écourtée, à peine sortie de la maison des nains, voilà que ces derniers accompagnés de nombreux animaux se mirent à me poursuivre, j'avoue avoir été apeurée, j'avais le corps d'une très vieille femme à ce moment-là, un accident serait vite arrivé. L'orage grondait, je courais sans m'arrêter le plus vite possible, et ce malgré la faiblesse que m'infligeait mon physique, jusqu'au moment où je me suis retrouvée au bord d'un précipice, dans la panique, il me fallait à tout prix trouver un moyen de me débarasser de ces nains, je tentai alors de pousser un lourd rocher sur eux, mais c'est sans compter sur la foudre qui frappa la falaise sur laquelle je me trouvais, me faisant basculer dans le vide et décéder.
***
C'est alors que je dus avec une rage immodérée me rendre à l'évidence que j'avais échoué, et que j'aurais échoué de toute façon, l'âge l'aurait emporté sur ma beauté si précieuse. Au final, Blanche-Neige, sauvée d'un baiser d'amour comme le décrivait mon grimoire, est heureuse et épanouie avec ce prince qu'elle aime, et ses amis les nains dont elle est si proche. Tout son bonheur, elle l'a obtenu grâce à son incontestable bonté, et en est récompensée par la jolie vie qui lui sourit aujourd'hui. Moi qui ai toujours voulu éviter l'inévitable en courant après un bonheur impossible : ne pas vieillir, en plus de ne pas mériter cet épanouissement, avec tout le mal que j'avais fait autour de moi, et ce dans le seul but d'assouvir mon besoin démesuré de rester la femme divinement belle que j'étais ; j'eus comme seule récompense une mort sanguinaire, dévorée par deux vautours affamés à la vue de mon cadavre gisant par terre sous l'orage qui grondait. Je n'ai rien obtenu en ma faveur à cause de mon obsession pour ma beauté voulue éternelle. Blanche-Neige, que je contemple désormais des cieux, doit être considérée comme un exemple, et dorénavant je peux dire que l'amour a finalement remplacé la haine quand j'admire son visage réconfortant et son quotidien heureux, je lui souhaite tout le bonheur du monde, pendant que je sombre dans le regret et la culpabilité sous le regard malsain de deux vautours.
Signé Grimhilde, la reine, que la beauté fit sombrer dans la folie.
Lewis