Critique : Into the Woods
Chers lecteurs, si il y a bien une comédie musicale à voir en ce début d'année, c'est bien celle-ci...!
Synopsis :
Les intrigues de plusieurs contes de fées bien connues se croisent afin d’explorer les désirs, les rêves et les quêtes de tous les personnages. Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Jack et le haricot magique et Raiponce, tous sont réunis dans un récit où interviennent également un boulanger et sa femme qui espèrent fonder une famille, mais à qui une sorcière a jeté un mauvais sort…
Adaptant la célèbre comédie musicale de Broadway, Disney livre ici un film plutôt adulte, en comparaison à ceux que la compagnie a l'habitude de nous faire découvrir. Dans la veine d'un Maléfique, allant encore plus loin dans la psychologie des personnages et de l'œuvre en elle-même, Into the Woods dresse un regard profond sur des personnages de contes incontournables, ce qui étonne, venant d'une compagnie qui a souvent prôné le manichéisme. Dans Into the Woods, les personnages doutent, hésitent, sont confrontés à des vices rarement mis en scène chez Disney. Anna Kendrick campe avec beaucoup de vérité, une Cendrillon qui doute de la sincérité de son prince, une jeune femme, qui, contrairement à la princesse du légendaire dessin animé de 1950, ne se résume pas à jouer les potiches. Chris Pine, qui joue brillamment un prince «charmant, mais pas sincère», pour reprendre sa réplique dans le film, casse le stéréotype du «prince accessoire», que nous spectateurs, n'avons que trop vu. Chris Pine joue ici de ses indéniables atouts physiques, pour surprendre le spectateur, campant un prince, certes très séduisant, mais aux valeurs peu inspirantes.
Le couple de boulangers qui porte le film, est lui très attachant, Emily Blunt est superbe, et correspond bien à l'archétype féminin de Disney que nous aimons tous ; idem pour son compagnon James Corden. Le personnage de la sorcière, jouée par Meryl Streep, reste le plus fascinant. Comme rarement chez Disney, on ne la présente pas seulement comme une femme immorale et sans cœur, car en effet, le spectateur sait aussi la prendre en pitié, de par son histoire navrante. Streep est époustouflante, comme à chacune de ses apparitions, et campe le personnage de façon sincère et impressionnante, surtout dans ses mimiques, l'actrice arrive à rendre son rôle très crédible, sans rentrer dans le caricatural. Les autres acteurs livrent tous une performance impeccable, surtout les plus jeunes, qui restent impressionnants pour leur âge ; en effet Lilla Crawford (Le petit chaperon rouge) arrive à jouer d'une attitude cartoonesque et stéréotypée son personnage, tout en lui donnant une vraie psychologie, tout comme Daniel Huttlestone qui interprète le rôle de Jack.
Les personnages secondaires sont eux aussi intéressants, et bien joués. La belle-mère de Cendrillon, qui est jouée par Christine Baranski, est très drôle, bien qu'elle soit détestable, l'actrice nous livrant une prestation très cartoonesque, tout comme Lucy Punch et Tammy Blanchard, qui campent ses filles : un vrai plaisir, pour le spectateur. Notons, une très belle performance de Tracey Ullman, qui joue la mère de Jack, ainsi que la furtive, mais superbe apparition de Johnny Depp, en grand méchant loup. L'acteur n'a en fait que deux scènes, dont une, chantée, et livre tout de même une prestation qui comble le spectateur. On regrette quand même, la présence trop timide de Raiponce (Mackenzie Mauzy) et son prince (Billy Magnussen), qui malgré tout, restent parfaits.
La mise en scène, quant à elle, est absolument superbe, tout comme la réalisation, qui est d'une justesse rare. Les parties chantées sont très bien montées, également. Les performances vocales des acteurs sont toutes très bonnes, on retient une Meryl Streep qui excelle, au même titre qu'une Anna Kendrick qui chante avec une aisance à toute épreuve, nous faisant le plaisir d'entendre de nouveau, sa superbe voix.
Into the Woods est donc à ne surtout pas rater, le film restant fidèle à la comédie musicale de référence, tout en ayant sa touche Disney, ce qui donne un résultat terriblement efficace.
Lewis