Critique : Respire
Synopsis :
Charlie, une jeune fille de 17 ans. L’âge des potes, des émois, des convictions, des passions. Sarah, c’est la nouvelle. Belle, culottée, un parcours, un tempérament. La star immédiate, en somme. Sarah choisit Charlie.
Attention aux spoilers !
L'une est timide, bien sous tous rapport, douce, l'autre paraît pleine d'assurance, affichant une troublante confiance en elle, des manières sensuelles, dans la caricature, où on va jusqu'à se demander si elle ne va pas entonner Like A Virgin. La première décrite est Charlie, la seconde Sarah.
Un film sur le harcèlement scolaire ? Je n'en connais que trop peu, et à vrai dire, je pense que Respire est le seul qu'il m'ait été donné de voir. En effet, c'était fin 2014, que Mélanie Laurent passait de l'autre côté de la caméra, avec ce film, qui lui a valu les éloges de la critique et des spectateurs.
Tout d'abord, autant dire tout de suite, que j'ai pris une vraie claque en visionnant ce film, et que je l'ai tout bonnement adoré. Ayant été personnellement victime de harcèlement scolaire, ce métrage m'a bien sûr touché, mais j'ai surtout été vraiment frappé par la justesse dans le traitement du sujet. Mélanie Laurent arrive très bien à dresser le processus psychologique d'une personne harcelée, et ce avec une justesse sidérante de vérité. Respire est porté par un duo d'actrices particulièrement convaincant et crédible. La jeune Joséphine Japy campe ici une ado tourmentée, et meurtrie dans l'incompréhension et l'injustice de ce qu'elle subit ; et en effet, comme dit précédemment, le chemin progressif vers le harcèlement est ici très bien mis en scène. Dès leurs premières minutes ensemble, Sarah et Charlie ne tardent pas à plonger dans l'ambiguïté, jusqu'à passer d'un extrême à l'autre.
Les personnes ayant été victimes de harcèlement scolaire, se reconnaîtront dans le portrait dressé ici, tant la narration et le traitement des personnages est judicieux. La scène finale, elle, doit probablement représenter ce que tout harcelé a déjà rêvé de faire dans les moments les plus durs, les moments de désespoir où il a envie de hurler : « Oh, je souffre !». Lou De Laâge est détestable, mais joue son rôle à la perfection, de même pour Isabelle Carré - qui joue la mère de Charlie -, qui est très touchante, dans sa détresse, bien qu'elle reste dans l'innocence à propos de ce que vit sa fille ; Claire Keim s'en sort également très bien, dans son rôle finalement anecdotique.
Avec Respire, Mélanie Laurent signe une fresque frappante de justesse, sur un type de harcèlement, trop souvent ignoré, et dénigré. A voir absolument.
Lewis