Critique : Opium
Synopsis :
Les amours contrariées de Jean Cocteau et Raymond Radiguet, au début des années 20. La mort de Radiguet qui fait sombrer Cocteau dans l'opium. Un récit sous l'emprise de la drogue. Une narration dans l'esprit de Cocteau. Le tout est une comédie musicale.
S’inspirant librement de la vie et de l’œuvre de Jean Cocteau, Arielle Dombasle – cette fois derrière la caméra – nous livre une fresque sensible et poétique, un hommage audacieux à un maître qu’on ne présente plus. Plongé dans une ambiance fantasque et onirique, le spectateur s’immisce le temps d’une heure vingt, dans la vie de Cocteau, ses amours avec Raymond Radiguet… Le tout, tantôt ponctué de numéros musicaux, peut-être un peu sous-exploités, mais intéressants. La recherche esthétique est riche et considérable, et apporte une vraie singularité au film, nous faisant plonger dans un univers entre la scène de théâtre et le plateau de tournage. La narration est sensible, bien qu’un peu lente. Ce qui n’est pas nécessairement un défaut, puisque cette rythmique correspond bien à la douceur du film et à sa poésie.
Les acteurs sont bons et charismatiques. Grégoire Colin et Samuel Mercer, qui jouent le duo de protagonistes principal du film, s’en sortent très bien, et dégagent beaucoup d’émotivité dans leur manière de jouer. On note une apparition discrète, mais bien remarquable de Dombasle – toujours aussi hypnotisante. Sans franchir la reconnaissance totale dans sa narration et sa justesse de mise en scène, cet ovni s’avère être une expérience cinématographique bien singulière, et fort profitable. Ce bijou, signé Dombasle se laisse déguster par sa grâce – à l’image de sa réalisatrice inimitable.
Lewis