Mariah Carey à Vegas, convaincant ?
À l’image d’une Britney Spears ou d’une Céline Dion, et avant l’arrivée de sa pire ennemie Jennifer Lopez, c’est au cœur du prestigieux Caesars Palace à Las Vegas, que la diva Mariah Carey livre depuis déjà plus d’un mois, son spectacle intitulé #1 To Infinity, show qui fut d’ailleurs accompagné par la sortie d’une compilation éponyme réunissant les 18 chansons classées «numéro 1» de la chanteuse, avec en supplément le single Infinity dont le clip a récemment été dévoilé.
C’est donc sur une scène somptueuse que Carey rejoue ses tubes, et c’est en commençant par jouer la carte de la nostalgie et du sobre, vêtue d’une longue robe noire pailletée, et arborant la coiffure de ses débuts, que la star chante des morceaux comme Vision of Love ou la ballade Love Takes Time. Mariah Carey prouve vite qu’elle garde encore de belles capacités vocales, et c’est toujours avec plaisir que nous l’écoutons interpréter ses titres. La diva ose le kitsch, et aussi le «old school», notamment sur une version réorchestrée plaisante de Someday. Sur I Don’t Wanna Cry en revanche, elle regagne le sobre, avant de se plonger dans une ambiance plus estivale et festive, sur le titre Emotions qu’elle semble toujours autant aimer chanter, et où l’on relève ses aigus toujours aussi impressionnants.
Durant tout le spectacle, la diva communique chaleureusement avec son public, et c’est après avoir introduit I’ll be there (reprise de Jackson) qu’elle se laisse accompagner par le talentueux Trey Lorenz. La performance prend d’ailleurs une dimension émouvante quand un trio fictif avec Michael Jackson (présent sur l’écran d’arrière-plan) a lieu.
Carey renoue très vite avec le kitsch, sur Dreamlover, séquence où elle entre en scène sur une voiture couleur Barbie. Vêtue d’une robe à la Marilyn dans Sept ans de réflexion, et dans une ambiance ensoleillée, la chanteuse entonne une version remixée du titre, pas des plus déplaisantes, avant d’enchaîner sur sa ballade culte et inspirante : Hero.
Le show contraste ensuite avec un titre plus dansant, car en effet, Fantasy succède à Hero. Chanté dans une atmosphère foraine et lumineuse, et rythmée par une chorégraphie dynamique, Mariah Carey semble hélas, avoir recours occasionnellement au playback, notamment sur les notes hautes.
La diva chante ensuite un autre titre de son disque Daydream : One Sweet Day. Bien sûr, on constate très vite qu’une forte nostalgie se dégage de la prestation, mais malheureusement, c’est sur ce morceau que la voix de Carey semble la plus abîmée, ce qui se renforce quand on la compare à celle des chanteurs l’accompagnant. Carey chante ensuite le tube Always Be My Baby, où elle a le plaisir d’approcher ses fans dans le public – on observe de nouveau une utilisation temporaire du playback.
Mariah Carey nous ramène ensuite à l’ère Butterfly, avec Honey. Introduit par un extrait du clip, la chanteuse fait une arrivée très kitsch sur un jet-ski jaune, habillée d’un body. Sur ce numéro, la chanteuse est un peu comme un cheveu sur la soupe, et semble molle, surtout sur sa partie chorégraphiée, où elle fait plutôt peine à voir ; et, de nouveau, certaines parties sont en playback.
Puis c’est avec un autre titre de Butterfly que le show se poursuit, c’est sur My all qu’est livrée une ambiance sensuelle et nocturne ; séquence où l’on relève de nouveaux arrangements musicaux intéressants.
Sans surprise, Carey revient au kitsch – et partiellement au playback -, avec Heartbreaker, dans une mise en scène décalée et divertissante, sur fond d’un dessin animé aux traits naïfs et d’un extrait du clip de la chanson hilarant, avant d’entamer une version revisitée de Thank God I Found You. Version sublime, où Carey est accompagnée d’un piano, et où elle brille par sa voix claire et maîtrisée.
Sont ensuite interprétés, deux titres de l’album The Emancipation Of Mimi, paru en 2005. Tout d’abord le langoureux We Belong Together, que Carey interprète de manière saisissante, tout comme Don’t Forget About Us, chanté avec conviction.
Sur Touch My Body, introduit sur extrait de clip, ainsi qu’un tableau luxueux, Carey se met en scène dans un numéro débridé et amusant, où elle invite un fan sur scène. La chanteuse semble s’amuser, et a de l’assurance.
Le final du show se fait sur Infinity, le dernier single de la chanteuse, qui est livré de manière glamour et scintillante, et où Mariah enfile sa robe de princesse Disney, et où, malgré le playback, elle crache une dernière note aigue qui fait le bonheur de son public.
On peut dire que cette résidence à Sin City aura été un point judicieux dans le parcours de la chanteuse, un show qui prouve qu’elle a toujours de la voix, et qui livre une très belle rétrospective de sa carrière.
Lewis