Critique : Les nuits d'été
Synopsis :
Metz, 1959.
Michel, un respectable notaire de province et sa femme Hélène, qui partage son temps entre les oeuvres
caritatives et l'éducation de leur fils, forment un couple exemplaire.
Le tableau serait banal si Michel ne dissimulait un lourd secret : tous les week-end, il s'absente dans sa
résidence secondaire, pour devenir Mylène sous le regard de Flavia, travesti expérimenté et ancien
camarade de la drôle de guerre.
Sous son influence, le lieu devient la Villa Mimi, point de ralliement d’une petite communauté
d’hommes qui jouent librement à être des femmes…
Nous sommes dans les années 50, la guerre d’Algérie fait des ravages, et c’est dans ce contexte que nous croisons les personnages incarnés par Guillaume de Tonquédec et Jeanne Balibar. Visionné pour la seconde fois, j’ai davantage apprécié le film, qui m’avait déjà beaucoup plus la première fois que je l’ai vu. À la fois très drôle et plus sérieux, et même poétique, Les nuits d’été livre une fresque nuancée sur le travestissement. À la différence d’Une nouvelle amie, de François Ozon avec Romain Duris – lui aussi, très réussi -, Les nuits d’été se sert de son contexte pour étayer ses sous-intrigues, comme par exemple le portrait touchant du personnage de Mathieu Spinosi, qui fait de lui un protagoniste attachant.
La description qui est établie du duo Tonquédec/Balibar donne au film beaucoup de profondeur, notamment dans son final, (cf : la scène où Balibar maquille Tonquédec) puisqu’elle apporte un double regard intéressant, qui va dans les deux sens. On éprouve de l’empathie pour l’un, et pour l’autre, avant que ces derniers finissent par trouver leur terrain d’entente, qui se fait de manière émouvante et fort touchante. Au-delà de son aspect plus profond, qui est bien amené, Les nuits d’été garde un côté très drôle, avec ses personnages burlesques, et très bien campés par Nicolas Bouchaud, l’hilarant Serge Bagdassarian, Clément Sibony, l’hypnotisante Zazie De Paris, Jean Benoit Mollet et Yannick Choirat. On retient notamment les scènes chantées de Nicolas Bouchaud et Serge Bagdassarian, celle de Guillaume de Tonquédec, qui en revanche a une dimension beaucoup plus émouvante.
Entre drôlerie et tolérance, Les nuits d’été est un film qui aborde son sujet de manière subtile et délicate, à voir et à revoir !
Lewis