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Lewis critique...
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18 mai 2016

[Cannes 2016] Critique : Money Monster

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Synopsis : Lee Gates est une personnalité influente de la télévision et un gourou de la finance à Wall Street. Les choses se gâtent lorsque Kyle, un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant les conseils de Gates, décide de le prendre en otage pendant son émission, devant des millions de téléspectateurs…

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Ovationné à Cannes lors de sa présentation hors compétition, Money Monster ou le quatrième film réalisé par l’actrice renommée Jodie Foster, réunit pour la première fois la vedette – grande habituée du Festival de Cannes -  du mythique Taxi Driver ou encore du tout aussi mémorable et anthologique Le Silence des agneaux, et Julia Roberts. Qui elle, entame ses premières foulées sur le tapis rouge de la tant convoitée célébration française annuelle du 7ème art – pieds nus d’ailleurs, de quoi rendre ce baptême tardif mémorable -, retrouvant d’ailleurs son ami de longue date et ex-partenaire sur les plateaux de tournage des Ocean’s de Steven Soderbergh, George Clooney. Une première fois à Cannes réjouissante en somme : « what else ? ».

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George Clooney, Julia Roberts et Jodie Foster à Cannes, ce mois-ci.

Pour sa quatrième fois derrière la caméra, Jodie Foster frappe fort avec ce thriller particulièrement actuel et synonyme de multiples confrontations sociétales, dans un concept aussi plausible que génial : un téléspectateur insatisfait fait irruption sur le plateau d’une émission de télévision, devant des millions de téléspectateurs. Et la critique émise s’étend sur différents pôles, du jargon économique à l’influence médiatique conséquente. Pour se faire, Foster a l’intelligence et la créativité particulièrement bienvenue de délivrer un point de vue sur le pays de l’Oncle Sam de 2016, via le support de l’émission de télévision, tatoué par l’entertainment survolté de nos amis ricains. On voit alors Clooney s’essayer à des chorégraphies plutôt laborieuses pour le grand plaisir de nos pommettes qui deviennent alors saillantes, le tout dans une émission qui traite avant tout de la finance : en somme, une manière qu’a Foster d’illustrer ses propos tout à fait ingénieuse et inventive. Puisque l’accent porté sur ce sens inné du divertissement qu’on les américains permet de mettre en exergue le mensonge médiatique encore on ne peut plus présent aujourd’hui, que ce soit en Amérique ou ailleurs. Cette mise en scène marquée par le showbiz accentue ce jeu avec l’image auquel s’adonne régulièrement les médias, et ce même quand il s’agit en apparence d’évoquer un sujet tout à fait sérieux, comme c’est le cas dans Money Monster avec cette émission éponyme.

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On traite d’un sujet amplement influent et considérable avec une certaine légèreté à la Jimmy Kimmel & Co. On oriente notre regard, on emballe notre jugement, on nous prend presque par la main pour nous amener au mieux, à une opinion conçue et convoitée par certains auteurs médiatiques, notamment. Le choix du thème de l’argent est notablement audacieux également, et de nouveau, si le film traite de la situation américaine, on pourrait appliquer ce que livre ce regard porté par Foster à bien d’autres pays du globe. Puisque nous sommes dans un monde actuellement, et c’est hautement le cas aux Etats-Unis, qui croule sous le joug de l’argent. Où le pognon est devenu le nouveau Dieu - presque même une nouvelle « religion » -, où la quête financière hante de plus en plus les esprits et est devenue déterminante dans nos actions quotidiennes à tous, nos pensées, nos questionnements, nos buts. Il est donc on ne peut plus plausible qu’un jeune homme déboussolé et complètement perdu, qui dans Money Monster est campé par le personnage de Kyle, brillamment interprété par Jack O'Connell, en vienne à disjoncter, et ici en l’occurrence devant l’Amérique entière ou presque. Il en dit long sur l’ampleur avec laquelle est déterminé notre rapport à l’argent, à tous, et le caractère décisif qu’il inscrit en chaque individu.

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Et même si le film porte un caractère ésotérique en employant le jargon économique, il n’en est pas pour autant dépaysant. En toute franchise, je suis aussi perdu en économie qu’en mandarin, et j’ai tout de même réussi à suivre l’intrigue et son développement – même si je devais à mon insu, lancer quelques regards désespérés pendant la séance. Jodie Foster livre donc un film dans la forme, je crois, relativement abordable pour une majorité – à moins d’avoir fréquenté le Club des Andouilles Anonymes. L’intrigue autour des rouages financiers et de leurs déconvenues déplorables est réellement passionnante et saura, à coup sûr, vous tenir en haleine pendant ces quatre-vingt dix minutes, rythmée avec une ferveur imparable et indubitablement efficace. D’autant plus que la mise en scène qui s’apparente d’abord à un huis clos signe une première partie de film excellente, notamment dans le contraste établi entre le côté léger présent dans les premières minutes du film (la scène de danse de Clooney est à mourir de rire), qui chavire par la suite dans une dimension nettement moins drôle avec l’arrivée de Kyle qui hisse la tension à son comble.

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Ponctué sur une musique effrénée de Dominic Lewis, Money Monster dresse une critique assumée du capitalisme et des rouages économiques, parfois ésotérique (sans devenir incompréhensible), et également de la mise en scène médiatique. Pour sa quatrième fois derrière la caméra, Jodie Foster n’a guère à rougir de ce film tout à fait efficace et audacieux, porté par un duo Julia Roberts/George Clooney à la complicité toujours aussi géniale. Foncez !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lewis 

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