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Lewis critique...
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19 novembre 2016

[Entre mimétisme et ballades torrides] Que vaut 24K Magic, le dernier Bruno Mars ?

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C’est hier, alors que plusieurs mois précèdent sa tournée mondiale abondamment convoitée, que Bruno Mars a.k.a. l’éphèbe venu d’Hawaï nous est revenu avec un dernier opus intitulé 24K Magic, quatre ans après la parution de son Unorthodox Jukebox, incluant notamment des tubes comme Locked Out Of Heaven, When I Was Your Man, ou encore le rétro Treasure. Un retour amorcé par l’arrivée au début du mois dernier, du single 24K Magic, éponyme au titre du disque dont il provient. Au programme : un clip luxuriant, clinquant, doré à souhait, dans un Vegas toujours aussi lumineux ; un Bruno Mars emmitouflé dans des mocassins blancs lustrés, arborant un look de rappeur bariolé – à croire que le fantôme de Tupac Shakur est venu le hanter le temps d’un clip.

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Sans surprises, c’est ce même titre qui ouvre ce troisième opus : un morceau dansant, nocturne et tout aussi efficace que l’Uptown Funk signé Mark Ronson, synonyme de véritable émancipation pour Bruno Mars quant à son ex-image de lover policé. Un changement qui avait déjà été entamé par le deuxième opus du chanteur et toute l’ère qui l’accompagnait, employant une imagerie aux hommages rétro plus flagrants, de même pour les morceaux qu’il défendait : du fameux Locked Out Of Heaven, par exemple, rappelant The Police – groupe phare de Sting – ou When I Was Your Man, aux airs d’un Michael Jackson du temps d’Off the Wall. Dans ce troisième acte, l’influence des anciens – souvent considérée comme un mimétisme que beaucoup reprochent à Mars - est toujours bel et bien présente : on peut d’ailleurs l’illustrer par le titre Perm, petite pépite mi-jazzy, mi-funky, aux allures improvisées et aux cuivres endiablés, qui s’apparente à une révérence évidente à James Brown, jusqu’au maniement des fameux cris mélismatiques du « Godfather of Soul ».

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Le chanteur entouré de sa clique, Mark Ronson et Britney Spears, aux MTV Video Music Awards en août 2015.

Depuis Unorthodox Jukebox, ce qui pourrait être perçu comme rétro ou nostalgique pour certains, et de l’ordre de la copie pour d’autres, semblerait finalement faire office de talon d’Achille pour Bruno Mars, qui à force de faire usage de l’influence de ses mentors, perdrait presqu’une singularité. Car où est réellement la patte Mars derrière son usage admiratif de l’héritage d’un Elvis, un Prince ou un Jackson ? Si sa musique n’est jamais indigeste, justement de par le charme nostalgique qu’elle inspire, elle se caractérise tout de même par une succession de casquettes adoratrices, tantôt Brown, ou tantôt Motown, par exemple ; qui camoufle quelque peu l’unicité du bonhomme. Sur ce dernier album, baptisé 24K Magic et arborant une pochette à la sauce rap du beau milieu des années 2000, brillent surtout les ballades torrides et libidineuses du chanteur. Un créneau dans lequel l’interprète de The Lazy Song excelle visiblement, et où au-delà des influences, se perçoit un leitmotiv qui pourrait bien devenir une signature.

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Beyoncé et Bruno Mars au Super Bowl, en février 2016.

Sur les neuf titres du disque – un format court de nouveau, comme nous y a habitués l’artiste -, se distingue le très sensuel Calling All My Lovelies et ses aigus envolés, ou le coup de cœur offert par cet album. Mais également d’autres odes à l’amour et aux plaisirs du corps, telles que la solaire Versace on the Floor qui est un régal pour les tympans, suivie de près par Too Good to Say Goodbye, pour laquelle Mars – se la jouant Lionel Richie - s’est attiré les faveurs de l’iconique Babyface à l’écriture : rien que ça ! Outre une part de ballades, ce 24K Magic s’axe également sur un rayon de morceaux au rythme effréné et groovy, tel que Finesse, à l’aube du final de cet opus. Mais aussi les enivrants Straight Up & Down et Chunky, ainsi que le brûlant et exaltant That's What I Like, qui transpire le R&B.

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Quand le chanteur assurait pour la première fois le show de la mi-temps du Super Bowl, en février 2014.

Six ans après Doo-Wops and Hooligans en 2010, ou l’album qui a propulsé Bruno Mars, de son vrai nom Peter Gene Hernandez, sur le devant de la scène internationale, l’interprète de Just the Way You Are semble avoir laissé loin derrière lui ses heures de troubadour juvénile et édulcoré pour camper un personnage protéiforme, parfois trop déguisé, mais au talent certain. Alors est-ce que Bruno Mars continuera-t-il longtemps ce que certains s’adonnent à qualifier un mimétisme quant à ses idoles ou laissera-t-il se déployer une singularité palpable sur des ballades sensuelles à souhait ? Seul l’avenir nous dira quelle direction prendra l’homme qui chante All I Ask dans la même tonalité qu’Adele… Rien que ça !

 

 

 

 

 

Lewis 

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