Critique : Cartel, version longue et non censurée

Synopsis :

La descente aux enfers d’un avocat pénal, attiré par l’excitation, le danger et l’argent facile du trafic de drogues à la frontière américano-mexicaine. Il découvre qu’une décision trop vite prise peut le faire plonger dans une spirale infernale, aux conséquences fatales.

source : www.allocine.fr

J'avais eu l'occasion de voir ce Cartel, lors de sa sortie, il y a un an, et ce dernier m'avait comme intrigué. Ovni cinématographique, tiraillé entre des dialogues profonds, un désir palpable de bien faire mais une intrigue narrée de façon presque implicite, laissant le spectateur très perplexe. Mais ces dires serviraient en fait plus à qualifier la version cinéma, autrement dit la version «courte» du métrage. J'ai, il y a peu, su qu'une version longue et non censurée était disponible sur le DVD du film, nous faisant découvrir près d'une demi-heure de métrage suppémentaire.

Pour être honnête, ces deux versions sont diamétralement opposées, et la version cinéma est à oublier. Pour apprécier Cartel à sa juste valeur, tournez-vous sans hésiter, vers sa version longue, qui rend enfin justice à ce long-métrage sous-estimé par des critiques assassines. Le terme de «thriller» prend enfin son sens, l'intrigue se fait bien plus explicite, s'avérant prenante, la plupart des scènes sont plus longues que dans la version cinéma, ce qui nous conforte dans l'idée que la version passée en salles était très laborieuse dans son montage, allant jusqu'à dénaturer la structure de l'histoire, certaines scènes de cette version longue apportant bien plus de crédibilité à l'intrigue, la rendant plus «compréhensible» - excusez-moi, mais ce n'était pas tout à fait le cas dans la version cinéma.

Sous-couvert d'une histoire de cartel de drogue, le film s'avère très philosophique dans son message, et c'est ce qui fait sa singularité. Ce métrage dénonce de façon cinglante, l'avidité et la cupidité de l'Homme, idées illustrées et personnifiées par le personnage glacial, très bien campé par une Cameron Diaz qui impressionne, cette dernière délaisse cette sympathie qui lui est propre, en interprétant avec une justesse frappante, cette Malkina, qui a elle seule représente la trame du film. L'avocat joué par Michael Fassbender, se révèle plus riche dans sa personnalité - l'interprétation est irréprochable - lui qui finit par devenir attachant ; Penélope Cruz - personnification de l'innocence dans le film ; livre elle aussi une belle prestation - est plus présente que dans la version cinéma, bien qu'elle ne bénéficie pas de beaucoup de scènes supplémentaires, elle se révèle plus ancrée dans l'intrigue. Javier Bardem est très convaincant dans son rôle, tout comme Brad Pitt, qui lui aussi est plus présent dans cette version longue.

Pour conclure, cette version longue de Cartel est nettement supérieure à celle passée en salles, dotée d'un rythme bien plus efficace, d'une narration beaucoup plus judicieuse, et d'une morale marquante et très intéressante - comme elles se font rares à Hollywood ces dernières années. 

Je vous recommande donc fortement cette version - la version cinéma étant, je rappelle, à oublier. Il est d'ailleurs amusant de voir comment une demi-heure supplémentaire peut métamorphoser ce métrage... Bref, un régal !

Lewis

Comments

[Dsw]

Merci Lewis !

Exactement ce que je voulais savoir. Je viens de découvrir qu'il y a 2 versions. Je n'ai vu que la version longue, que j'ai trouvé génial et je ne comprenais pas pourquoi il était si mal noté.... maintenant je comprends mieux :)

[Zarathoustra]

Dire qu'un film est plus "ceci" ou plus "cela", voire simplement plus "mieux" n'a jamais constitué une critique.

Il faut étayer vos arguments, donner quelques exemples pertinents, appuyer votre propos... En l'état, je trouve cet article somptueusement inutile.